le DIEN CHAN, KESAKO ?

Dien Chan, l’autre visage de la réflexologie

Pratique contemporaine de réflexologie du visage d’origine vietnamienne, le Dien Chan se développe en France. Doux, non invasif et rapidement efficace, il est réputé soulager différents troubles nerveux comme la fatigue, l’insomnie ou l’angoisse, mais aussi les troubles digestifs, hormonaux, immunitaires, articulaires et musculaires.


Miroir de l’âme, le visage est peut-être aussi celui de la guérison. C’est en tout cas la conviction du Pr Bùi Quôc Châu, acupuncteur vietnamien, qui a développé dans les années 1980 une pratique énergétique appelée Dien Chan. Technique de réflexologie concentrée sur la zone du visage, le Dien Chan se distingue par son approche mettant en lumière une zone clé du corps humain jusque-là peu investie. Ses inspirations sont multiples : médecine traditionnelle chinoise, philosophie du Tao, principe d’analogie, auriculothérapie et acquis de la culture orale vietnamienne. Durant vingt ans, son fondateur a mis au point des correspondances entre différentes zones du visage stimulées et entre des organes et des réactions thérapeutiques associées. Il a ainsi identifié 256 points et 20 cartes du visage qui comportent des informations se chevauchant, une même zone pouvant être en correspondance avec plusieurs parties du corps. C’est cette complexité qui donne au Dien Chan son appellation de « multiréflexologie », ou « réflexologie intégrale ».

Le Dien Chan a en commun avec l’acupuncture de multiples points, lesquels sont utilisés pour des effets thérapeutiques distincts. Cependant, le Dien Chan repose sur une approche contemporaine basée sur une meilleure connaissance du système nerveux et de son lien avec la peau, qui agit comme un relai. « Étant parcouru par une grande quantité de terminaisons nerveuses, l’épiderme du visage transmet, suite à une simple stimulation tactile, un message au cerveau déclenchant la sécrétion de substances comme les endorphines, l’adrénaline ou l’acétylcholine, qui vont agir sur l’organisme à différents niveaux : sur le système musculaire, végétatif, cardiaque », précise Pierre-André Fautrier, fondateur du Dien Chan Institute situé dans les Yvelines. Lui-même a été formé par le Pr Châu et a étudié les grands principes de médecine chinoise.

Effet quasi instantané

Réputé pour sa rapidité d’action, peut-être due à la proximité du visage avec le cerveau, le Dien Chan agit le plus souvent en quelques minutes, en redirigeant le qi vers la partie affaiblie et en soulageant quasiment instantanément des douleurs inflammatoires articulaires ou musculaires. La réflexologie faciale est aussi recommandée pour soulager les troubles du sommeil, de l’humeur, la fatigue, le burn-out, la dépression, mais aussi les désordres immunitaires, digestifs ou hormonaux. « Depuis que je pratique et j’enseigne, j’observe que l’effet du Dien Chan est le plus souvent global. Je me souviens d’un patient qui avait des dérèglements au niveau de la peau et du cuir chevelu. Il a pu arrêter de fumer et retrouver de l’énergie en même temps que ses problèmes cutanés se sont résorbés », explique Pierre-André Fautrier. Non indiquée en cas de troubles graves, la réflexologie du visage peut néanmoins améliorer la qualité de vie chez des patients atteints de cancer ou invalidés suite à un AVC en diminuant le recours aux antalgiques et en abaissant les nausées.

Au cours d’une séance de Dien Chan, qui dure en moyenne une heure, le praticien utilise une série d’outils de stimulation de la peau – rouleau, cylindre, râteaux, boules – classés en fonction de leur action plutôt yin, yang, ou les deux. « Nous n’utilisons pas d’aiguilles, et je précise que le Dien Chan ne fait absolument pas mal. Au contraire, les personnes ressentent assez rapidement un bien-être, les tensions disparaissent et ils ont le plus souvent envie de faire une petite sieste », souligne Pierre-André Fautrier. Le relâchement de l’organisme peut toutefois se manifester avec un décalage, dans les jours suivant le traitement. Le nombre de séances nécessaires varie en fonction du trouble, suivant que l’on cherche un soulagement immédiat ou un travail de réharmonisation global.

La réflexologie faciale séduit par sa facilité d’accès et sa souplesse. En France, on compte actuellement un petit millier de praticiens, et plusieurs ouvrages permettent l’auto-pratique, suivant en cela le souhait du Pr Bùi Quôc Châu qui a toujours voulu en faire une pratique libre.
Du Dien Chan au Dien Cham

Inventé dans les années 1980 par le Pr Bùi Quôc Châu sur la base d’observations cliniques menées dans un centre de soins pour toxicomanes à Hô Chí Minh ville, le Dien Chan signifie en vietnamien électricité (dien) et traitement, ou face d’une pièce de monnaie (chan). Ce terme a remplacé le nom de « facythérapie » choisi initialement et parfois encore usité. Formé par Bùi Quôc Châu, Nhuan Le Quang, thérapeute installé en France, a proposé une simplification de la méthode de réflexologie faciale en réduisant le nombre de points et cartes de correspondance visage/organes. Il a rebaptisé cette « nouvelle » technique Dien Cham, cham signifiant en coréen « aiguilles », bien que la pratique n’y ait recours à aucun moment.


Isabelle Fontaine

 


Cet article est reproduit avec l'aimable autorisation du site alternativesante.fr

 

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